Page:Barante - Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 1.djvu/21

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peindre dans la naïveté de la vie, à peine les historiens se sont-ils risqués, parmi les excuses et les précautions oratoires, à porter sur eux quelques jugements rédigés en lieux communs. Autour de ces trônes, dont on faisait le centre de l’histoire, une cour, cortége obligé, paraissait toujours se ranger. Toutes les relations sociales s’enflaient ainsi d’une solennité factice ; et de même que nous avions des traductions des historiens antiques toutes pleines de princes, de princesses, d’officiers et de gentilshommes, de même la rudesse féodale était traduite en une romanesque chevalerie. Ainsi les passions indomptées, la rapacité, la violence, la haine et cet insatiable besoin de mouvement physique qu’éprouvaient des hommes dénués de jouissances morales, contrastaient avec ces personnages dépouillés de toute vérité. Une sorte de discordance choquante entre les actes