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le crucifix ; puis il lui avait remis une fiole d’étain. « Le roi, lui avait-il dit, va tous les jours à la messe, et il a coutume de baiser dévotement la terre près le coin de l’autel. Il faudra tremper le bout d’un cierge dans cette liqueur, car y mettre la main serait mortel, puis en frotter les endroits où le roi doit poser les lèvres. »

Après cette instruction donnée, le prince d’Orange avait cru qu’il serait mieux servi dans son complot par un autre homme qu’on lui avait indiqué ; et pour que le secret ne fût pas trahi, il avait enfermé l’apothicaire ; ses serviteurs avaient même voulu le noyer. Étant parvenu à s’échapper, il venait en toute hâte révéler les criminels desseins du prince d’Orange.

Le sire du Bouchage fit dresser procès verbal fort en règle de tous les dires de cet homme, et envoya au roi ce commencement de procédure. Le roi l’adressa tout aussitôt au Parlement par la lettre suivante, où il s’exprimait d’une façon railleuse et populaire sur le prince d’Orange.

De par le roi nos amés et féaux, le prince de Trente-Deniers nous a voulu faire empoi-