Page:Barbara - L’Assassinat du Pont-Rouge, 1859.djvu/115

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— Voyez, Frédéric ! » reprit Mme Thillard en tournant l’enfant du côté du vieillard.

Celui-ci considéra l’enfant à son tour et parut n’avoir point d’yeux assez grands pour le voir.

« Vous avez raison, madame, » dit-il d’une voix altérée, c’est vraiment miraculeux ! »

Pendant ce temps, la paysanne, qui prenait pour du ravissement l’effet que causait son nourrisson, s’approchait et disait :

« Je puis bien dire qu’il est aussi mignon que gentil et qu’il n’a pas été difficile à élever. Sauf ces derniers temps, ç’a toujours été un modèle de douceur. Je réponds bien qu’il ne criera plus, le mignon chéri, à cette heure qu’il sera avec sa maman… »

Mme Thillard, sa mère, Frédéric, avaient toujours les yeux sur l’enfant.

« C’est étrange ! » répétaient-ils tour à tour.

Clément commençait à s’impatienter de son supplice. Il montait insensiblement à ce degré de colère où, dominé par sa propre violence, on devient incapable de garder des ménagements. Croisant les bras ;

« Après tout, madame, fit-il d’une voix qui présageait un orage intérieur, que voyez-vous donc là de si étrange ? »

Mme Thillard remettait l’enfant sur les genoux de la mère.

Elle se tourna vers Clément.