Page:Barbara - L’Assassinat du Pont-Rouge, 1859.djvu/132

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démis de sa place. De fait, comme l’indiquaient ses préparatifs, il projetait de s’éloigner. Un matin, il n’aperçut pas plutôt Destroy, qu’il s’écria :

« Quelle nuit ! avez-vous entendu l’orage ?

— Je dormais, sans doute, répliqua Max.

— Vous êtes bien heureux ! continua Clément. La tempête m’a tout à coup éveillé. La pluie tombait par torrent ; le vent s’engouffrait dans ma cheminée et produisait un bruit persistant analogue à celui d’orgues lointaines. J’avais les yeux pleins d’un rouge sombre et sinistre. Je m’imaginai soudainement que le feu était à la maison, et, saisi d’une terreur indicible, je sautai à terre. Je courus à ma cheminée et appliquai mon oreille à l’ouverture. Le ronflement que j’entendais était vraiment celui des flammes d’un vaste incendie. J’ouvris précipitamment ma fenêtre pour voir le ciel. Le ciel était rouge ; les murs voisins étaient rouges aussi. Je me penchai dehors au risque de tomber dans la rue, et tâchai d’apercevoir le toit de la maison. Il me sembla encore qu’il était en feu. Enfin, de tous côtés, je ne voyais que les reflets rouges d’un foyer immense. Les gouttes d’eau, larges comme des sous, qui tombaient sur mon front, étaient immédiatement séchées par la chaleur intense dont mon corps, plein de fièvre, était dévoré. Je résolus de monter à l’étage supérieur. Au droit de mon lit, m’étant détourné par hasard, j’aperçus au fond de l’alcôve une figure pâle