Page:Barbara - L’Assassinat du Pont-Rouge, 1859.djvu/31

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détaillé l’origine. Outre que j’ai dû me plier à des pratiques honteuses, que de temps il m’a fallu pour parvenir où j’en suis ! Cela ne paraît pas ; mais l’état médiocre où tu me vois, si précaire encore, est pourtant la résultante d’une lutte quotidienne de deux années au moins ; car il y a bien autant que je ne t’ai pas aperçu.

— Oh ! pas tant, dit Destroy.

— Au reste, mes livres font foi, dit Clément.

— Tu tiens aussi des livres ?

— Certainement, repartit Clément dont le visage brilla de satisfaction, et un journal ! Depuis le moment où j’ai eu cette idée, je puis rendre compte non-seulement de ce que j’ai reçu et dépensé, à un centime près, mais, encore de chacun de mes jours, heure par heure, minute par minute. Je veux te montrer cela. »

Il se leva en effet, et alla à son casier.

« Ce n’est pas la peine, disait Max ; il me suffit de te savoir plus heureux. »

Clément insista.

« Si, si, répéta-t-il en posant un des registres du casier sur son bureau. Tu pourras toi-même en tirer quelque enseignement. D’ailleurs, il est bon que tu aies de quoi répondre à ceux qui feraient des commentaires sur moi.

— Quels commentaires veux-tu qu’on fasse ?

— Peuh ! que sais-je ? moi, fit Clément d’un air