Page:Barbara - L’Assassinat du Pont-Rouge, 1859.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

auparavant, en un jour où précisément il était habillé de neuf, il avait fait la connaissance d’un prêtre ; cela, du reste, bien à son insu. Par surprise, bien plus que par suite d’un goût naturel, car il n’aimait que médiocrement à boire, il s’était graduellement enivré dans une réunion de femmes et d’hommes. Accablé de chaleur, les nerfs agités, aux prises avec le besoin de respirer et d’agir, il se glissa furtivement dehors. Le grand air accrut son ivresse. Il faisait nuit. L’œil trouble, incapable de joindre deux idées, heurtant les passants et les murs, manquant à chaque pas de rouler à terre, il arriva, sans savoir comment, sur la place Saint-Sulpice, et, décidément trahi par ses forces, alla, d’oscillation en oscillation, s’affaisser aux pieds de la grille du séminaire. Il ne se souvenait pas de ce qui s’était passé depuis ce moment jusqu’à celui où il avait rouvert les yeux. Il s’était trouvé renversé sur une chaise, dans une salle nue ; quelqu’un rafraîchissait ses tempes avec de l’eau froide. A la lueur d’une lampe, il aperçut un prêtre, lequel lui demanda avec sollicitude :

« Eh bien ! monsieur, vous sentez-vous mieux actuellement ? »

Clément était stupéfait.

« Mais, comment est-ce que je me trouve ici ? s’écria-t-il.

— Comme je rentrais, répliqua l’ecclésiastique d’une voix