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Page:Barbey d'Aurevilly - Une vieille maitresse, tome 1.djvu/62

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sée par l’espérance. Attelée au joug d’une idée fixe, elle y traînait un cœur désolé, une santé dévastée. Rien ne l’arrêtait. Ni la fièvre, ni la toux convulsive d’une poitrine atteinte de consomption. Elle avait bien toujours le courage de sa toilette, et brisée, mourante, anéantie, elle venait la première et s’en allait la dernière partout, l’attendant, voulant le voir encore, même de loin, et dût-elle expirer en rentrant du souvenir des jours passés ! Âme acharnée qui n’arrachait pas le trait, mais l’enfonçait chaque jour davantage ! Hermangarde savait, confusément, il est vrai, l’histoire de Mme de Mendoze, mais assez pour suspendre toutes sortes de rêveries à cette femme qui aimait sa faute jusque dans son supplice, à ce front d’Éloa tombée qui n’eût pas voulu se relever, à ce maigre et pâle visage fondu au feu d’un mal intérieur où il n’y avait plus que deux grands yeux flétris, cernés, dévorés, sanglants d’insomnie et de pleurs… Malgré la réserve d’une éducation vraiment patricienne, Mlle de Polastron ne pouvait s’empêcher de regarder Mme de Mendoze avec étonnement, avec épouvante, avec jalousie, avec pitié. C’était, dans ce sein jeune et pur, une confusion de tous les sentiments qui s’ignorent. Pour elle, la comtesse était une curiosité funeste. Elle contemplait trop Marigny à travers cette femme