Page:Barbey d’Aurevilly – Le Chevalier Des Touches, 1879.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

V

La première expédition.


L e château de Touffedelys, — continua mademoiselle de Percy, après un moment de silence ému, que les personnes qui l’entouraient avaient respecté, — n’était pas à beaucoup plus de trois heures de marche d’Avranches, pour un homme allant d’un bon pas. Entouré du côté de cette ville des masses profondes de ces grands bois, dans lesquels les chouans aimaient à se perdre pour se retrouver dans leurs clairières, et du côté opposé par ces espèces de dunes mouvantes nommées bougues, qui aboutissaient à la mer et à ces falaises dont les hautes et étroites jointures avaient été souvent, pour Des Touches et son esquif, des havres sauveurs ; ce château, qui avait le double avantage des bois et de la mer, fut choisi naturellement par les Douze comme point de re-