Page:Barbey d’Aurevilly – Le Chevalier Des Touches, 1879.djvu/175

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j’avais fait, en divers temps, plus d’une expédition nocturne. Le seul plan que nous eussions alors était de marcher réunis jusqu’au grand jour pour nous disperser et nous rejoindre près de Coutances, dans la campagne, à une place que La Varesnerie, qui connaissait bien le pays, nous indiqua, chez des paysans sûrs, chouans même à l’occasion, et où nous pourrions cacher nos armes. Deux ou trois au plus d’entre nous devaient se risquer dans la ville et prendre des renseignements sur le prisonnier et sur la prison.

C’était à la tombée de la nuit que nous avions résolu de nous armer et d’entrer dans Coutances, car, avec une ville aussi calme, où la moindre chose était toujours sur le point de faire événement, et qui de plus avait pour se garder une forte garnison d’infanterie, ce n’était vraiment que pendant la nuit et par surprise qu’on pouvait enlever Des Touches.