Page:Barbey d’Aurevilly – Le Chevalier Des Touches, 1879.djvu/204

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horloger chez Le Calus, sur la place de la Cathédrale, vis-à-vis de l’hôtel de Crux. Je le connais, c’est un royaliste. Il m’a bien des fois remonté ma montre de chasse. Il arrive comme la marée en carême. C’est peut-être Dieu qui nous l’envoie, car un ouvrier horloger doit toujours avoir quelque outil ou quelque ressort de montre dans sa poche, et il va probablement nous donner le coup de main dont nous avons besoin dans l’endiablée besogne de cette ferraille.

Et comme il voyait que l’homme, craignant quelque encombre, s’était retourné, il éleva la voix et courut à lui :

— Hé ! Couyart, fit-il, hé ! hé ! Couyart ! Ce sont des amis ! »

L’horloger s’arrêta ; et, deux secondes après, nous le vîmes, chapeau bas, devant La Varesnerie, qui l’amena à nous, toujours chapeau bas.

Il n’était pas encore très-rassuré ; mais quand son petit œil d’oiseau pris, que l’on tient dans sa main, eut fait circulairement le tour de notre groupe :

— Eh ! mon Dieu ! dit-il, c’est donc vous aussi, monsieur Lottin de la Bochonnière (qui, de vrai, s’appelait Lottin) et c’est vous aussi monsieur Desfontaines. Or donc, j’ai bien l’honneur de vous présenter mes très-humbles