Page:Barbey d’Aurevilly - À côté de la grande histoire, 1906.djvu/169

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manque d’énergie, la lâcheté ! D’abord, elles suivirent le mouvement comme des moutons, puis réagirent à l’étourdie ; puis la Convention lâcha sur elles un proconsul et elles ployèrent et demandèrent pardon, et, lors de la réaction définitive qui ne tarda pas, il ne resta que l’étonnement d’avoir eu peur et d’avoir obéi !

IV

Voilà ce que les Souvenirs de Vaultier, très significatifs dans leur insignifiance, nous ont montré avec une clarté qui abrégera furieusement les offices de l’Histoire, si jamais on est tenté d’en écrire une sur le fédéralisme pendant la Révolution. Des gens qui exploitent toutes les idées ont essayé pourtant. Ils ont essayé d’enfler cette baudruche, d’animer ce fantôme, de donner un peu d’épaisseur à ce rien… Ç’a été peine perdue, recherche inutile. Le fédéralisme ne fut qu’une velléité d’impuissants. Même à part la Vendée, le royalisme eut encore de nobles jours. Mais le fédéralisme girondin des villes n’eut pas un quart d’heure de vie et d’honneur. La Montagne mit son pied là-dessus et l’écrasa net, sans en avoir à craindre la flèche de Pâris ! L’avoir vaincue ne l’a pas grandie. Le fédéralisme girondin n’a pas même touché au