Page:Barbey d’Aurevilly - À côté de la grande histoire, 1906.djvu/52

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que le renseignement le plus vrai, tombé des mains les plus élevées et les plus pures de la République. De même, la vaste oreille de l’Histoire est ouverte à toutes les confessions.

Sans l’histoire, en effet, sans l’intérêt de la vérité historique, qui, comme le blé, sort souvent du fumier le plus infect, il n’y aurait guères à reprendre aujourd’hui le livre de Tallemant des Réaux. Littérairement, n’est-il pas classé ? Édité une fois par un très savant homme, Monmerqué, jugé par la critique avec la bienveillance enfantine que nous avons pour tout ce qui nous amuse dans ce joyeux pays de France, le livre de Tallemant avait obtenu plus qu’il ne méritait de la Fortune littéraire. Pour rappeler la plaisanterie connue de la maréchale de Boufflers à son mari, il pouvait passer, le bonhomme, on lui avait donné… Mais voilà précisément ce qu’il ne fait pas ! Il revient, au contraire ! On nous le ramène, et quels sont les cornacs de son retour ?… C’est encore Monmerqué qui s’y obstine, et qui a épaulé les efforts de Paulin Paris dans cette nouvelle édition. C’est surtout Paulin Paris, qui s’est fait l’annotateur et le glossateur de l’auteur des Historiettes, et enfin c’est Techener, qui, dans un volume charmant, du reste, de disposition, de correction et de caractères, a élevé à l’œuvre de des Réaux un véritable arc de triomphe typographique.

Nous n’avons rien à dire à Techener. Il fait son métier, et il le fait bien. Sa publication rentre dans