Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/265

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LXXII


C’était un œil, — gauche ou droit, je ne saurais le dire, — mais c’était un œil bleu pâle comme de la violette de Parme, et lumineux comme de la rosée ; étincelant et mélancolique comme une étoile, mais, comme celle d’Hespérus, dans un ciel où elle est seule encore ! Astre doux et bon qui se laissait regarder dans l’auréole de ses cils d’or sans vous en punir par une larme, soleil d’avril qui semblait sortir d’un horizon de tempêtes ; car le contour de cet œil si frais et si pur était plongé dans une sombre nuit.