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LE THÉATRE

port avec celui-là, et qui font de leur pièce une épaisseur sans clarté et un entrelacement inextricable… Et quand cela a été fait, c’est sur cet épouvantable fagot qu’ils ont planté leur second drame, le Notaire trompé, le seul auquel la Critique puisse comprendre quelque chose et dont elle puisse nettement parler.

V

Ce drame de Sganarelle-Séraphin, dans lequel, pour le ridiculiser plus cruellement, les auteurs ont séraphinisé le cocuage en le montrant sous la figure d’un homme presque digne, quoique notaire, de porter ce nom de Séraphin, par la tendresse de ses sentiments et la nuance très angélique de ses vertus, est au moins, lui, une pièce intelligible !… Maître Séraphin adore la mémoire de sa femme qu’il a perdue et dont il parle, hélas ! avec un rabâchement sentimental tellement idiot, que l’art suprême d’un comédien comme Frederick ne peut faire prendre le change sur cet idiotisme, lacrymatoire et baveux. Or, tout à coup, sans qu’il y ait de raison à cette infamie que l’intérêt même de cette infamie et le plaisir de s’en régaler, le clerc