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CHAPITRE XVIII

SOUVENIRS D’UNE COSAQUE[1]




I


La seule originalité de ce livre est dans le mot Cosaque. Les Cosaques n’écrivent pas tous les jours à Paris. Son seul succès a été le scandale. On y comptait bien. On l’avait calculé. Il n’a été écrit que pour cela. La femme qui l’a écrit,.. ou qui l’a inspiré est, — dit-on, — une vraie Cosaque, portant un nom cosaque, Madame Olga… je ne sais qui ! Si je ne sais qui s’écrivait Jenesayki, cela aurait assez l’air d’un nom cosaque, mais l’auteur a mieux aimé celui de Robert Franz. Ce M. Robert Franz, qui n’est peut-être personne, pourrait cependant être quelqu’un.

Qui ne le sait ? Il y a chez les éditeurs, au service des dames qui ne savent pas l’orthographe, des blanchisseurs qui se chargent du linge… douteux. C’est même de cette façon qu’on mit au blanc forcé, il y a plusieurs années, le linge des demoiselles Lola Montès et Céleste Mogador, qui, elles aussi, mais pour de plus joyeuses raisons que la dame cosaque d’aujourd’hui, eurent la fantaisie de publier leurs Mémoires… Seulement, si cet honnête M. Franz, avec sa préface admirative, mise à la tête du livre, pour nous apprendre que la dame

  1. Chez Lacroix.