de cette traduction sueur de sang, M. Vera, dans des notes d’une transparence profonde et, selon moi, bien supérieures au texte de sa traduction, s’est efforcé à nouveau de dégager cette chétive lueur, si c’en est une, qui a tant de peine à sortir de la langue obscure et rétractée d’Hegel… Eh bien ! ces héroïques efforts ne seront comptés que par ceux-là pour qui on n’avait pas besoin de les faire. Les philosophes aborderont seuls cette dure « logique substance » avec leurs fronts construits, disait Joubert, pour écraser des œufs d’autruche.
Les philosophes seuls auront le courage de s’enfoncer dans les tautologies et les logomachies de ce Boudhiste de la logique, qui a créé la science absolue, c’est-à-dire la science qui se connaît par l’idée et dans l’idée, « cette idée qui enveloppe tout l’esprit, qui absorbe l’être et la pensée, l’expérience et la raison, l’histoire et la science, et qui est la raison des choses, leur fin et leur principe ; cette idée qui unit l’âme et le corps, dont l’évolution a trois moments (ce qui est exquis) : être en soi, être contre soi et être pour soi (sans doute le moment le plus agréable !), l’idée qui a pour rhythme la thèse, l’antithèse et la synthèse (on nous a déjà bercés sur cette escarpolette) ; enfin, les idées, unes dans l’idée ! » Arrêtons-nous. Certes, nous pourrions continuer longtemps des citations de cette espèce : mais quel lecteur français continuerait de lire un chapitre de cet allemand-là ?
Seulement, disons-le en passant, cette théorie incroyable de l’idée, qui dépasse par sa finesse de fils d’araignée les subtilités les plus tenues de la Scholastique, cette théorie qui, selon les hégéliens, est la seule