Page:Barbey d’Aurevilly - Les Philosophes et les Écrivains religieux, 1860.djvu/181

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et tant à leur personne, que, pour peu que vous leur disiez qu’ils ont du talent, ils vous pardonneront d’avoir dit qu’ils en ont mal usé, et pourtant, si on comprenait, c’est la chose mortelle ! Pour cette raison, apparemment, l’auteur de la Défense de l’Église, livre déshonorant au fond, — car l’honneur des historiens, c’est l’exactitude ! — n’a soulevé aucun des ressentiments que la contradiction soulève d’ordinaire entre érudits. Ils avaient, je l’ai dit, senti les ailes du taon, mais ce ne fut point comme dans La Fontaine, où

Le quadrupède écume et son œil étincelle ; les lions de l’Histoire attaqués n’écornèrent ni ne rugirent. Était-ce de peur d’irriter l’ennemi, ces lions prudents, ou le ton du livre en avait-il adouci les coups ?


IV

II serait difficile d’en rendre compte, du reste. Il serait difficile, pour ne pas dire impossible, à l’analyse de prendre pour vous la montrer, dans le fond de sa main, toute cette poussière de textes broyés par l’auteur de la Défense de l’Église sur toutes les questions les plus variées et les moins liées les unes aux autres, sur les saints, saint Pierre, saint Irenée, Saint-Vincent de Leris, saint Boniface, sur la bibliothèque d’Alexandrie, sur la croyance religieuse des seigneurs gallo-romains aux quatrième et cinquième siècles, sur l’Église celtique,