Page:Barbey d’Aurevilly - Les Philosophes et les Écrivains religieux, 1860.djvu/202

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hui. Nous ne voulons imiter personne, ni Voltaire, dont les remarques sur Pascal ne sont qu’un verre d’eau claire dans lequel il y a de petites raisons qui ressemblent à des animalcules ! ni M. Cousin, ce Cartésien constitutionnel pour qui 1828 dure toujours et qui, à propos de Pascal, bon Dieu ! établit le plus grotesque des rapports entre le scepticisme philosophique et l’opposition politique qui n’est pas constitutionnelle ; ni même M. Sainte-Beuve, meilleur à imiter cependant, car, du moins, celui-là est humain sous sa littérature et recherche les influences de la vie dans les révélations de la pensée ! Pour nous, là n’est point la question. Pour nous il s’agira bien moins ici des œuvres de Pascal et de sa valeur comparative ou absolue que de son entité, — que de ce qui le fait Pascal, — ce prodige ou ce monstre, comme on voudra, — mais, quel que soit le mot qu’on choisisse, la créature d’exception, jusqu’à lui inconnue, qui s’appelle Pascal, et même Blaise Pascal ! Blaise, un nom de niais, accolé par le hasard, le roi des insolents et des ironiques, à cet autre nom de Pascal que la gloire devait faire un jour tellement resplendir !


II

Ainsi nous prions instamment qu’on ne l’oublie pas. Nous n’avons point à prendre la hauteur intellectuelle de Pascal. Nous voulons seulement indiquer quelle fut sa vraie réalité, — qu’on nous passe le mot, quoiqu’il ait l’air d’un pléonasme. D’ailleurs, quand on regarde