Page:Barbey d’Aurevilly - Les Philosophes et les Écrivains religieux, 1860.djvu/33

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JEAN REYNAUD[1]


Quand la Critique a devant elle un pareil ouvrage, elle n’est pas médiocrement embarrassée, mais son embarras ne vient point de ce que l’amour-propre de l’auteur pourrait supposer. Nous le dirons, sans fatuité d’aucune espèce, le livre de Terre et Ciel de M. Jean Reynaud, ce livre au titre colossal, n’est pas, a nos yeux, un colosse. Le système qu’il dresse aujourd’hui devant nous ne nous paraît point inexpugnable. Quand on le lit et quand on l’examine, on trouve qu’il n’y a pas là intellectuellement de quoi trembler. Le livre et le système se composent, en effet, de deux affirmations sans preuve, qu’on peut fort bien contredire sans insolence et réfuter sans beaucoup de peine. La première de ces affirmations, c’est… le croira-t-on ?… la pluralité des mondes et l’habitation des étoiles, que M. Jean Reynaud nous certifie, avec une gravité de Christophe Colomb astronomique,

  1. Terre et Ciel, par M. Jean Reynaud