analogie, cette fille trompeuse de l’imagination, qui a si souvent donné le vertige aux plus fermes observateurs ! Cette fascination de l’analogie le mène à travers toute l’histoire, dans l’Inde, en Égypte, en Grèce, dans le monde romain, dans la Gaule, partout enfin où le progrès, comme il l’entend, a glorifié l’humanité. Elle le mène, mais comme toute fascination, elle l’égaré aussi quelquefois. Dans l’impossibilité de refaire un livre sur lequel ici on ne doit que planer du haut d’un examen bien rapide, nous ne pouvons discuter détail par détail l’histoire à compartiments de damier que M. Pelletan a construite dans l’intérêt de ses idées. Sans cela, il nous serait facile de montrer, les faits en main, qu’il n’a pas plus creusé dans l’esprit des différentes époques du monde qu’il n’a fouillé, au début, dans les origines et les facultés de l’homme ; et qu’en cela, trop souvent, son livre, empreint de ce fatalisme géographique qui explique les fonctions des peuples par le milieu dans lequel ils se meuvent (fatalisme ressuscité de tous les matérialistes de fait, d’intention ou d’aveuglement), a donné, en preuve de ses dires, l’apparence pour la réalité, et la superficie pour le fond.
Ainsi donc, même pour ceux qui pensent comme M. Pelletan (et que d’esprits pensent comme lui à cette heure, ou du moins inclinent à penser comme lui !), le livre qu’il vient de publier est à refaire. C’est un coup manqué dans l’ordre de la pensée. Un symbole de foi s’arrête dans une forme nette, au travers de laquelle on voit l’idée jusque dans ses racines. Une profession de foi — de foi scientifique, de foi rationnelle, la seule foi possible aux facultés mûries du