Page:Barbey d’Aurevilly - Les Philosophes et les Écrivains religieux, 1860.djvu/51

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orateur qui a poussé ces deux ou trois discours dont l’air que nous avons autour de la tête vibre encore, l’illustre Donoso Cortès… disons-le brutalement, ne serait rien sans le catholicisme, et ce n’est pas certes pour l’abaisser que nous disons cela ! Resté l’homme des pensées du temps, il ne se serait jamais beaucoup élevé au-dessus de la fonction vulgaire d’un médiocre littérateur. Piètre destinée ! Mais avec le catholicisme, son génie a commencé dans son âme. C’est le catholicisme qui lui a créé une pensée. Il a reçu la langue de feu… Il ne l’avait pas !


II

Et la preuve, elle est ici, dans ces œuvres qui ne sont pas complètes, mais choisies. Trop facile à donner, si nous examinions l’intégralité des écrits de Donoso Certes, cette preuve ne brille que mieux en ces œuvres partielles, réunies par ces deux sœurs pieuses, l’Admiration et l’Amitié. Les éditeurs de Donoso ont publié avec son ouvrage principal, l’Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, qui a fixé sa gloire et qui la gardera, beaucoup de discours, d’articles de journaux, de lettres datées de diverses époques, et il en est plusieurs de celle-là où comme tant de ses contemporains, Donoso Cortès, trop fort d’esprit pour n’avoir pas le respect du catholicisme, reculait encore devant la pratique, cet effroi des lâches, sans laquelle il