par laquelle il se sauve des uns et des autres ? Cela est curieux, mais cela doit être certainement la théocratie à son usage, cette théocratie philosophique qui n’est pas rétrograde, celle-là, et qu’il a rêvée pour lui et pour ses amis ? Il ne veut pas manquer sa prêtrise. Il ne lâche pas sa part de troupeau, et son livre, intitulé Essai de Philosophie religieuse, n’a pas d’autre sens que celui-là, sous ses formes d’une simplicité piperesse et d’une modestie qui prouve qu’on n’a plus la puissance, car l’humiliation n’est pas l’humilité !
II
Mais, si M. Saisset a vu très-juste dans les circonstances contemporaines, et si la question morale et intellectuelle du monde doit s’agiter entre les conséquents du catholicisme ou les conséquents du panthéisme, a-t-il vu également juste en croyant possible d’établir, ou, pour parler aussi modestement que lui, de pressentir une troisième solution à introduire en catimini, sous les regards de l’opinion, avec des patelinages de plume qui montrent au moins de la souplesse dans le talent de M. Saisset ? Si la question philosophique du temps présent est, comme l’a dit M. Saisset et comme je le crois, la question de la personnalité divine ; si, au terme où est arrivé l’esprit humain, il faut, de rigueur, être pour l’homme-Dieu tel que la religion de Jésus-Christ nous l’enseigne, ou pour le Dieu-homme tel que l’établit M. Hegel, M. Saisset, qui veut bien du sentiment chrétien, mais qui ne veut pas