Page:Barbey d’Aurevilly - Les Poètes, 1889.djvu/120

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Voilà les vers qui soudent le Victor Hugo des derniers jours au Victor Hugo de toute la vie. C’est la même langue, identiquement la même langue, mais décrépite. Toutes les qualités en sont parties, mais tous les défauts y sont restés.

J’ai cité ces vers, mais je ne les ai coupés par aucune réflexion malhonnête. Je sais ce qu’on doit de respect au génie, sacré par six cent mille archevêques de Reims de la démocratie et’du suffrage universel. Je ne suis point républicain et je ne crois à l’égalité pas plus en littérature qu’en politique, je n’ai donc point traité le poète, en Victor Hugo, comme j’en eusse traité un autre se permettant de parler comme lui.

Mais j’ai pensé que citer sans réflexion et sans plaisanterie (sans plaisanterie, surtout ! I) de pareils vers, et j’en citerai encore si on veut, était la critique la plus sanglante et la plus juste qu’on pût faire de Hugo, l’auteur du Pape, et qu’en les citant, l’Église qu’il insulte et qu’il voudrait tuer, puisqu’elle n’a affaire qu’à un poète, était assez vengée comme cela…