Page:Barbey d’Aurevilly - Les Poètes, 1889.djvu/147

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Certes ! cela est encore plus fâcheux qu’un mur de ne pouvoir contenter son envie, quand on a des envies qui s’expriment avec une telle ardeur et une telle impétuosité ! Elles doivent être, en effet, diablement cuisantes.

Ailleurs, ce terrible dévoré d’envies non contentées, devenu plus calme et moins plaintif, se prend à chanter sur un flageolet plus guilleret :

Merci !…

forme nouvelle ! )

Merci, divine fantaisie !

A toi l’art d’embellir la vie

Et de ne montrer que l’objet

Qui vous RELUIT et qui vous plait !

Et ailleurs, poursuivant sar le même turlututu la même fantaisie :

Sans les jeux de la fantaisie,

Chers amis, que serait la vie ?

Un triste champ où l’homme froid

Tournerait

(ce serait peut-être pour se réchauffer ? )

dans un cercle étroit !

Enfin, ailleurs encore, ne pouvant arracher cette teigne de l’Almanach des Muses qu’il a sur la pensée, voilà qu’il s’écrie, à propos de pins et de montagnes :