Page:Barbey d’Aurevilly - Les Poètes, 1889.djvu/225

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Nous lui cherchions une portée pratique au commencement de ce chapitre, mais enfoncer, par l’exemple de Milton, deux cents ans à l’avance, toutes les philosophies actuelles de l’Histoire, n’est-ce pas là déjà une assez jolie besogne ? Et, pourtant, ce n’est encore que la moitié de l’enfoncement. A côté des pédants de la Critique, il y a les pédants de la Politique, — une race nouvelle, — il y a les caporaux de la Démocratie, qui donnent, depuis quelque temps, le mot d’ordre contre la Poésie, qui lui refusent le droit d’exister, à cette sublime fille de la tête humaine, et qui la traitent comme une amusette de peuple enfant, comme un polichinelle cassé. Ah ! les polichinelles, ce sont eux, et c’est a eux que répond victorieusement le livre de M. de Guerie. Consacré à la gloire de Milton et de la Poésie qui le fit si grand, ce livre a cette portée encore. Nous ne lui en cherchions qu’une, et il en a deux !…