Page:Barbey d’Aurevilly - Les Quarante Médaillons de l’Académie.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
95
M. DÉSIRÉ NISARD

zième siècle. Il débuta par un genre de classique qu’on ne connaissait pas ; hardi, nerveux, indépendant, qui dit son fait vertement aux Excessifs du romantisme, alors les maîtres du terrain. Cela était jeune, et cela n’était pas pédant ! ce qui ne s’était jamais vu parmi les classiques. Le manifeste contre la littérature facile se lit encore et restera. Charmante révolte de l’esprit français contre les étrangetés et les choses étrangères d’un romantisme qui nous venait trop du dehors… M. Nisard n’entendait pas qu’on dénationalisât la littérature. Depuis cette époque de combat M. Nisard s’est élevé. C’est l’amour le plus vrai des lettres dans une superbe intelligence tempérée. Il aime Bossuet, et c’est sa seule intempérance. Car l’imitation de l’amour tombe dans le courant clair et limpide de sa propre originalité, et son naturel, qui est si sain et si vrai, en est troublé… Grand critique par le senti-