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M. SAINTE-BEUVE

seur en diable, aimant le professorat, parce que le temps qu’il professe on ne le contredit pas, et que cet homme d’esprit, à colères de dindon, ne peut souffrir d’objection quelconque ; lettré, d’ailleurs, comme un mandarin de première classe, M. Sainte-Beuve aime cette Sainte-Périne de professeurs qu’on appelle l’Académie, et il y va tous les jours de séance, pour y pédantiser un peu… et pour y chercher provision de commérages et de petits scandales qu’il saura distiller plus tard.

C’est donc un académicien par goût et par nature que M. Sainte-Beuve ! On ne peut pas dire de lui comme d’Alfred de Vigny, comme de M. Mérimée, comme de M. de Lamartine, qu’il est déplacé à l’Académie. Autrefois, quand le pédantisme du professorat ne le tenait pas à la gorge, il aurait eu la tête plus