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M. MIGNET

mate fut éconduit. Il n’aurait pas été plus grand écrivain avec la reine d’Espagne qu’avec nous ! M. Mignet, l’ami de M. Thiers, est son contraste. Il est dans le sec ce que cet homme, à petite pluie de paroles incessantes, est dans l’humide. Comme M. Thiers, il débuta dans les lettres par une Histoire de la Révolution, ce pont aux ânes que tout le monde passe, depuis M. de Cony jusqu’à M. Morin ! M. Mignet fit la sienne tout comme un autre. Très-petit livre médiocre et duriuscule, qu’il faut opposer à ce livre lâché et verbeux de la Révolution par M. Thiers, pour juger les deux tempéraments ! M. Mignet est, de nature, ce que Montaigne appelle « un esprit constipé. » Mais il a fait quelque traitement sans doute, car il a perdu la sécheresse de sa jeunesse, depuis qu’il est secrétaire de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Ses notices sur les Académi-