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M. THIERS

Je parlais plus haut de cette histoire de la Révolution, si facile à faire et qu’on lit n’importe par qui elle soit écrite. M. Thiers ne manqua point ce coche. Il fit la sienne ; mais il la fit sans un principe, une vue, une décision quelconque de l’esprit. Tour à tour matérialiste et spiritualiste, fataliste ou providentiel, homme de révolution ou de gouvernement. Pantin de chaque événement qui passe et qui, en passant, lui tire la ficelle qui le fait saluer. Niché sur les faits colossaux de ce temps, le petit homme a paru aussi grand que ces faits aux bourgeois, si forts en perspective ! M. Thiers fut une minute le ouistiti de Talleyrand, qui s’amusait de la vivacité de ce touche-à-tout, lequel parlait finances et peinture, de manière à être admiré du centre gauche. M. Thiers a écrit, en effet, des Salons, des Salons qui n’ont, pour pendants, que ceux de M. Guizot ! Ri-