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M. EMPIS

a quatre pour son compte, sans compter la sienne. C’est l’idole assyrienne de l’Académie, comme M. Pongerville en est la momie égyptienne. La seule différence qu’il y ait entre eux, c’est qu’on sait nettement ce qu’a fait M. de Pongerville ; c’est qu’on se rend très-bien compte de cet énorme effort de la traduction de Lucrèce, qui l’a crevé… Mais on n’a jamais su, on ne sait jamais ce qu’a fait M. Empis ! On voit jouer une pièce qui peut être de tout le monde et qui en est ; on vous dit que c’est de M. Empis, et vous en êtes bien aise pour l’idée que vous vous faites de ce brave homme. Mais quand vous reverrez cette pièce, il vous sera impossible de vous rappeler que c’est de M. Empis. Quel talent pour se graver dans la mémoire ! Ah ! l’Académie n’oublie jamais les hommes de cette puissance d’impression. Elle se reconnaît en eux et elle leur ouvre ses portes. M. Empis,