Page:Barbey d’Aurevilly - Les Romanciers, 1865.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


M. EDMOND ABOUT[1]


I

Si les romans de M. Edmond About n’avaient que leur propre valeur intrinsèque, la Critique en dirait deux mots à peine : ce serait tout et ce serait assez. Pourquoi, en effet, consacrerait-elle à les examiner un temps relativement plus long que celui que l’auteur a mis à les faire ? Pourquoi mettrait-elle plus de sérieux dans son étude que lui dans la sienne ? Deux mots suffiraient. Deux mots, incisifs et froids, peuvent classer ces livres légers et faciles, qui probablement n’ont guère coûté que le temps de les écrire à la plume qui les a écrits. Bien évidemment, pour qui comme nous vient de les lire avec attention, M. Edmond About se sert de la littérature comme l’abbé de Bernis se servait de la poésie. Ce n’est pour lui que le bâton qui sert à sauter le fossé. L’abbé de Bernis sauta,

  1. Germaine, — Maître Pierre.