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À MONSIEUR THÉOPHILE SILVESTRE


L’auteur des ARTISTES VIVANTS




           Mon cher Silvestre,



L’abîme appelle l’abîme. Je n’ai pas la fatuité de croire que j’en suis un… de profondeur, mais il m’est bien permis de croire à la profondeur de notre amitié. Aussi est-ce tout d’abord au nom de ce sentiment partagé que je vous offre ce quatrième volume des Œuvres et les Hommes. Si la Postérité, dont la bouleversante idée ne me donne pas du tout la danse Saint-Guy de l’amour-propre, s’occupe jamais de cet ouvrage que d’aucuns peuvent trouver trop long, mais qui ne finira que quand je n’aurai plus d’yeux à jeter sur mon siècle, je veux qu’elle trouve votre nom l’un des premiers parmi ceux de ce Décaméron d’amis qui ornent le front de mes volumes et qui me font ma vraie gloire de leur amitié.