Page:Barbey d’Aurevilly - Les Romanciers, 1865.djvu/304

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dans la langue, ils sont réalistes tous les deux ! Ils appartiennent tous les deux à cette École de la peinture, fausse même en peinture, en littérature, exécrable, que l’on appelle le Réalisme, et que la littérature enivrée, ces derniers temps, d’art plastique, n’a pas eu le cœur de renvoyer aux ateliers d’où elle est sortie pour venir insolemment se planter chez nous !

Tels sont les côtés communs à M. Gustave Flaubert et à M. Charles Bataille et qui leur donnent cette ressemblance à laquelle tout le monde, au premier abord, a été pris. Ce sont deux réalistes, de talent, tous deux, mais qui se perdront immanquablement tous les deux, s’ils restent dans ce bourbier du réalisme. Je crois l’avoir dit, dans le temps, à M. Flaubert. C’est, selon moi, une des choses les plus tristes de ce temps, que de voir M. Champfleury, le chef titulaire d’une École où il y a un homme comme M. Flaubert ! Or, s’il y a M. Flaubert dans cette École, il y a moyen d’expliquer qu’on y trouve M. Bataille, fait pour mieux aussi, de nature, que pour suivre M. Champfleury, ce chef de file que je ne voudrais pas cependant changer, car il peut de dégoût mettre un jour tout le monde qui le suit en fuite ; M. Champfleury dont, en somme, le talent ne se hausse qu’à faire du Balzac déshonoré !


II

J’espère beaucoup, pourquoi donc ne le dirais-je pas ? dans la nature de M. Bataille. C’est un violent. Dans