Page:Barbey d’Aurevilly - Polémiques d’hier, 1889.djvu/257

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LES MOMIES PARLEMENTAIRES 245 m aine, sa lettre aux électeurs de Lyon? Ce brave momifère de Raspail, dans cette lettrç, s’est ou- vert le ventre comme un Japonais, et pareil à ces charlatans de place qui se tirent de la bou- che deux aunes de ruban après avoir mangé de la filasse, il s’est tiré du fond de son ventre ou- vert toute la Constitution de 1789, article par article. Quel inventeur ! Il Ta dépliée, déroulée, allongée comme une banderole, et Ta fait flotter sur tout ce qu’il a dit à ses électeurs. Il s’est écrié : Voilà ce qui m’a conservé si longtemps ! Yoilà la panacée universelle! La Constitution de 1789! Nous ne l’avons pas encore. Mais nous l’aurons. Il faut l’exiger. Il n’y a, comme dans mon ventre, que cela dans les ventres de l’Opposition tout entière, creux sans cela comme ces peaux d’âne sur les- quelles on bat le Rappel! La Constitution de 1789, c’est-à-dire l’omnipotence d’une assemblée, le despotisme de nous autres qui braillons contre le despotisme d’un seul qui se tait, le droit de guerre et de paix au Corps législatif qui n’est encore ni dans le Message, ni dans le Sénatus- consulte, et surtout, surtout cette insolence qui nous délecte, cette ignominie que Louis XVI but : le Pouvoir exécutif (pour ne pas dire TEm- ,