Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/100

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M Gerbet oppose à cela l'histoire, les traditions, l'expérience. l'expérience nous apprend que dans la généralité des hommes (d'abord pourquoi ce mot : généralité ? ) l'intelligence naît à l'aide du langage qui leur est communiqué, etc, etc.

(tout ce qui dérive de cette idée), et que l'hypothèse en question, inconciliable avec les lois expérimentales de l'esprit humain, implique un miracle absurde opéré sous l'intervention d'une cause miraculeuse.

d'abord, la cause, c'est Dieu, que les rationalistes affirment au lieu de le nier. Et quant à l'absurdité du miracle, je vais tâcher de répondre à M Gerbet pour ma part de rationalisme.

Est-il plus absurde de poser le miracle de l'intervention de Dieu dans la conscience des hommes, à l'origine, quand ils avaient besoin de cette intervention pour exister socialement, que de poser le drame de la genèse ? Dieu, dans le premier comme dans le second cas, n'a-t-il pas parlé une fois

pour toutes ? Ne s'est-il pas fait éducateur

dans l'une et dans l'autre hypothèse, non sous même forme, mais d'une certaine manière qu'il n'a plus employée depuis ? Quelle différence y a-t-il entre ces deux miracles : je les vois tous deux nécessaires ; où donc est l'absurde ? L'explication d'une origine comme celle de l'homme, c'est-à-dire d'un fort grand mystère, est hasardée dans le système des rationalistes comme des catholiques, mais