Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/112

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noblesse et d'une grande délicatesse de profil, les yeux pleins de conversation, et une belle fraîcheur de blonde. Avec cela, dix-huit ans, la beauté du diable et souvent une diable de beauté : la gorge pas mal, mais le reste en queue de poisson, et une voix brisée comme si elle avait souffert de la vie. — ne manque pas d'esprit, mais a mauvais ton et une naïveté d'aplomb que j'ai eu une peine infinie à lui faire perdre. — elle a furieusement coqueté avec moi, et si j'étais fat...

j'écrirais ici quelque chose. Son mari est un niais silencieux, blond fade, et raide de cravate. Il est devenu tellement maussade en voyant mon manège avec sa péronnelle de moitié, qu'on l'a remarqué et que je suis sorti avec lui dans le jardin afin que s'il me cherchait querelle, il le fît là tout à son aise. Ne m'a rien dit à mon grand désappointement.

— n'a montré sa ridicule jalousie que par le ton avec

lequel il m'a donné un démenti à propos de Mme  Malibran.

Comme j'étais sûr du fait que j'avançais et que d'ailleurs, en discussion, quand j'ai la parole, on ne me désarçonne pas plus qu'un centaure, j'ai fait ployer ce dépit en révolte. — assez intéressé ce soir-là.

Aujourd'hui 25 (et fête de noël). — le temps a froidi subitement, — du vent, — de la gelée, et une neige