Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/128

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telle ressemblance avec nous. — ai conclu que l'homme, soumis à deux éducations qui spécialisent la vague notion de force sous laquelle on est obligé de concevoir l'esprit humain, tire sa valeur relative de ces deux éducations : la première, celle des choses, la seconde, celle de la réflexion, c'est-à-dire de la volonté. Que plus la première a été grande, profonde, inévitée, ou du moins incorrigée par la seconde, plus elle doit laisser de sédiments dans les créations de l'esprit. De là, la ressemblance de l'œuvre à l'ouvrier. Ainsi cette ressemblance est la preuve d'une infériorité, d'une infirmité de pensée, etc. — me suis par conséquent condamné moi-même, qui prend si souvent les choses et les hommes (quand j'écris d'imagination) par les côtés personnels à moi au lieu de les saisir par leurs côtés généraux.

Dîné. — pas causé. — il me faut une conversation forte, à ma taille, pour me tirer des préoccupations du moment, une gracieuse causerie ne serait point assez. — bu du genièvre comme digestif.

Nulle douleur d'estomac. — je tuerai les tristesses sans nom en les ravalant à l'organisme. — quelle pierre infernale que le mépris ! Il cicatrice tout ce qui saigne. C'est le meilleur instrument d'éducation que l'on ait pour soi.

Il est venu du monde voir Aimée. Je n'ai rien dit et les ai laissés bavarder. — ai repris et achevé ma