Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/187

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n'existent pas avec la prétention d'exister. — habillé. — sorti.

— dîné au palais-royal. — à Corazza. — puis à

Tortoni. — rentré...

17 août.

travaillé tous ces jours autant que je l'ai pu avec les contrariétés, les inquiétudes et les soucis de toutes sortes du moment présent. — il est des instants où je comprends jusqu'au plus grossier libertinage ; on n'en a pas moins de la fierté, des puretés plein la poitrine, un souvenir qu'on n'abjurera jamais, mais on a besoin de se soustraire à la réalité en se plongeant aux gouffres des réalités les plus abjectes. Ah ! Tortures, tortures ! Je me rappelle l'image sublime de Richter : «  le bison qui se roule dans la fange pour se guérir de ses blessures. » je me travaille l'âme pour que rien ne paraisse au dehors de mes pensées. Qu'y a-t-il de plus ridicule que de souffrir ? Il n'y a que les femmes à qui cela aille bien et ce que j'écris là me rappelle ma soirée d'hier, passée de nonchalance et d'ennui chez la maîtresse de T. Cette femme a du cœur. Elle est malheureuse, le cache mal, mais enfin fait effort pour le cacher.