Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/206

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par la fenêtre. — pluie et vent furieux.

— temps et heure et rue bien tristes. — lu encore,

écrit ceci et vais me coucher.

2 novembre.

levé de bonne heure. — déjeuné. — lu. — écrit des lettres au coin du feu. — lu encore. — disposition d'âme amère et triste. — temps d'averses. — l'ouragan d'hier continue.

C'est aujourd'hui mon jour de naissance, jour que j'exècre et qui me jette toujours une montagne de plomb sur le cœur. Il me rappelle le néant de ma vie,

— et que l'avenir pour moi se lève si tard ! — je ne

sais pas ce que je deviendrais si je restais seul aujourd'hui. — dieu merci, je dîne en ville chez Mme  De L R. — cela me sortira de moi-même. Il y aura là peut-être cette grande allemande au noble buste que j'aime toujours à voir, oui ! Mieux même qu'à entendre, et les belles épaules en arc de M N avec son cou de cygne sauvage et brun. — ma foi ! Je n'ai rien de mieux à faire que ma toilette, je m'ennuie tant ! ...