Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/227

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

me faire admirer une assez belle femme, fort bien mise, qu'il dit un précipice de glace et de neige. — je l'ai regardée assez longtemps sans que la tête me tournât, sans éprouver le moindre vertige. — je ne ferai point le saut (ou le sot) dans cet abîme de froid condensé. — pourquoi les femmes font-elles tant abus de cette mâle

coiffure, le turban, avec lequel elles se rêvent un air oriental fort ridicule ? Dimanche, passé ma soirée chez (...). Cette jeune fille aux cils dorés s'inclinerait-elle de notre côté ? Hein ! Hein ! Ma fatuité commence de le croire. Dans tous les cas, je ne veux pas la voir souvent, quoique je sois bien sûr que je ne puis l'aimer. — il n'en est qu'une dont le seul souvenir est plus fort que les réalités les plus charmantes.

Aujourd'hui, levé à neuf heures, — rangé une foule de papiers qui m'ont re précipité dans le passé. — brûlé les lettres de mon frère sur ses bonheurs à Thorigny dans le temps de son amour pour élisabeth De V. Il ne faut jamais relire ces lettres-là... — lu le pitoyable ouvrage de Billiard qu'il appelle un essai d'organisation démocratique, et moi de désorganisation publique.

— vu L B et fait un vrai cours de journaux. — à cinq

heures allé chez la marchesa,

— nerveuse, agitée,

taquine, irrégulière, mais après tout aimable ! — dit toujours que je ressemble à Jean Sbogar, ce qui ne