Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/255

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Ai refusé un bal costumé pour jeudi chez Mme T.

Décidément je me range. — mais peut-être irai-je dans cette fournée brûlante de catins qui chauffe sous la musique de Musard. Si je croyais y rencontrer (...), cette énigme vivante, j'irais peut-être, et cependant il vaut mieux rester, car tout n'est-il pas fini entre nous ? Et pourquoi rappeler le passé à qui l'oublie ? Pourquoi ? ... mais non ! — non ! ... je n'irai pas ! ... — la porte s'ouvre : c'est le coiffeur.

au soir, minuit.

je rentre. — je ne souffre pas physiquement, du moins ce soir, et j'espère que ma santé va aller mieux. — l'âme moins oppressée aussi. — à trois heures, sorti et allé chez la marchesa.

— les

habitués y sont venus et nous ont laissés seuls.

— elle m'a conté sa vie de mouvement et de

distractions, mais, hélas, elle fatigue son cœur et son esprit sans intéresser ni l'un ni l'autre. — j'avais raison ! La satiété et une imagination exigeante l'ont enveloppée dans un manteau de neige pour la froideur et la pureté.

Elle dînait en ville et suis resté à causer d' abandon intime avec elle jusqu'à l'heure où je l'ai mise en voiture. — ses jugements sur les autres deviennent