Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/266

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29.

ne notai rien hier. — je lus jusqu'à deux heures avec assez d'intérêt, ressentant l'influence de ce beau soleil qui se jouait dans ma chambre et qui neutralisait ce réveil navré de tous les jours.

— suis allé voir ma tante. Toujours en prières et par

conséquent invisible. — de là chez la marchesa.

— c'est la seule liaison de femme dont je n'aie

jamais souffert : ni caprices, du moins douloureux, ni froideurs, ni maussaderies, ni changements dans le fond du cœur quoiqu'il y en ait eu souvent dans la forme, mais une intimité hardie sans exigences quoique très coquette de part et d'autre, voulant, de part et d'autre, être de l'amour, y échouant, mais n'étant ni moins vraie pour cela, ni moins confiante, au contraire. à tout prendre, pourquoi cela ne m'aurait-il pas suffi ? Pourquoi ? — je l'aurais moins négligée, elle qui me reçoit toujours la main ouverte avec cette étincelle perlée dans l'oeil qui dit si éloquemment : vous voilà, tant mieux ! et ma