Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/270

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notai rien hier. — je rentrai las de corps et je me couchai avec l'avidité du sommeil. — lu jusqu'à trois heures, mais sans suite. — m'habillai et sortis par un beau soleil, le manteau doublé de satin rejeté nonchalamment sur le bras, et un bouquet de violettes gros-bleu et sentant bon à la main. — il faisait charmant ! — descendis, sous l'impression physique du temps la rue de Choiseul. — moins oppressé que les jours précédents, quoique la même cause subsiste toujours, mais quoi ! La couleur du temps influe sur moi comme sur Florise. — allé chez G. Lu à la fenêtre ouverte et sous le rayon ambré deux ou trois contes de La Fontaine, chefs-d'œuvre de grâce et de narration. — descendus ensemble au palais-royal et promené dans le jardin en causant de P cette tête inouïe, — elle est allée chez G et lui a dit que c'était ainsi dans la vie, qu'on se voyait et puis qu'on ne se voyait plus.

— vérité philosophique d'une grande nouveauté. — G a

dit qu'elle a pris un air triste pour proclamer ce bel adage et puis ç'a été tout de moi et comment j'allais ?

— elle n'a pas répondu à ma dernière lettre et

probablement la dernière dans toute l'étendue du mot.