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Page:Barbey d’Aurevilly - Rhythmes oubliés, 1897.djvu/43

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LES BOTTINES BLEUES

Si j’avais à tuer un ennemi, je voudrais forger moi-même mon glaive. Je le ferais bizarre comme un criss Malais et dentelé comme une scie ; arabesque d’acier, tordue par la fantaisie d’un démon ! Et dans l’originalité de chaque blessure ouverte par ce glaive inouï et comme fou, je rêverais une invention de douleur qui pâmerait de volupté ma vengeance !
A… (Inédit)

I

Dans cette savante cité qui passe pour l’Oxford de la France, il est une autre miss Milbank (une Milbank sans la vertu toutefois), qui n’épousa pas de Byron, mais un professeur de bazoche, et qui, à défaut d’un noble et poétique époux, torture bêtement les cœurs qui l’aiment. Sans nom, sans jeunesse, sans beauté, cet atroce bas-bleu a pourtant rencontré — ô hasard ! — des poètes qui avaient la berlue et qui ont cru — les niais ! — que comme