Page:Barbey d’Aurevilly - Rhythmes oubliés, 1897.djvu/59

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LAOCOON


À G.-S. Trebutien


I


Le Grand-Prêtre était debout, fort et majestueux comme un rouvre, et ses deux fils aux chevelures d’hyacinthe, à trois pas de lui, auprès de l’autel… La lumière bleue, safranée d’or, qui inonde tout l’Olympe quand les Dieux sont en fête, transperçait d’azur la coupole du ciel, et la mer, plus bleue à son tour sous ce bleu doré des sommets de l’Olympe, étincelait au loin, — arc de cercle immense, — dans une sérénité qui, ce jour-là, semblait immortelle.