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LE SALON DE 1872

UN IGNORANT AU SALON

A un directeur de Journal. C’est moi, monsieur, qui suis cet ignorant-là ! Je ne m’en vante pas, mais j’ai cru devoir vous le dire quand vous êtes venu à moi, et je crois devoir le dire tout aussi rondement au public, qui peut-être n’y viendra pas. Ni à vous, ni à lui, je ne veux vendre chat en poche. Vous, monsieur, vous n’avez pas eu peur — le pubUc sera-t-il aussi brave que vous ? — de ma déclaration d’ignorance, quand il s’est agi de faire le Salon dans le Gaulois ressuscité, et, Gaulois vous-même, vous avez gaiement pensé : « Tiens, comme cela, ce sera plus drôle ! Celui-ci ne sait rien de ce que les autres savent peut- être trop... Si j’essayais ! « Et pourquoi pas ? En général, le s ingénues sont intéres-