Page:Barbey d’Aurevilly - Un prêtre marié, Lemerre, 1881, tome 1.djvu/74

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roisses ! Et qui même aurait dit que cet homme-là eût été jamais un prêtre ?

Lorsque la lampe fut allumée et que Jacques Herpin se fut mis à lire la lettre de maître Tizonnet, Livois et Giot se montrèrent du coin de l’œil leur ancien camarade de quillebote. Il venait d’ôter son chapeau, couvert d’une toile cirée contre la pluie, et il passait sa main musclée sur son grand front soucieux.

Les cheveux boulus qui l’ombrageaient étaient plus noirs que gris encore, mais le temps, cet atroce railleur, avait dégarni le sommet de cette tête, et y avait exactement dessiné une tonsure que Giot montra tout bas à Livois, en le poussant du coude : « En v’là une, du moins, dit le scieur de long, qu’il ne pourra pas effacer ! »

La lettre de maître Tizonnet à Jacques Herpin était positive. Le Quesnay était acquis par Jean Gourgue, dit Sombreval, qui l’avait acheté à prix débattu et qui voulait ce soir-là juger par lui-même des réparations intérieures qu’il y avait à faire au château.

— Nous avons du cidre et du jambon sur la tuile, monsieur Sombreval, dit Jacques Herpin, qui prit enfin le parti de faire bonne mine à mauvais jeu. Ma femme mettra des draps dans la chambre au lit rouge. Vous ne retournerez pas ce soir au bourg, et puisque vous êtes chez