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Page:Barbey d’Aurevilly - Un prêtre marié, Lemerre, 1881, tome 2.djvu/279

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empêché Sombreval d’arriver, et même de partir, était une chose bien simple, comme toujours, car c’est toujours contre des grains de sable que la vie se brise ou se renverse !

Lorsque Jean Bellet, porteur de la lettre dans laquelle Néel apprenait à Sombreval l’état alarmant de sa fille, fut arrivé à sa destination, il se trouva qu’on faisait au séminaire de Coutances une de ces retraites sévères pendant lesquelles rien du dehors ne peut parvenir à ceux qui, dans un but de recueillement, de méditation ou de pénitence, se cloîtrent ainsi pour quelques jours.

En vain Jean Bellet, qui n’était brin dévot, comme à Néhou disaient les commères, et qui aurait donné à tous les diables, s’ils en avaient voulu, toutes les coutumes des séminaires et des maisons de pénitence, pour faire seulement « tantinet plaisir à monsieur Néel, » insista-t-il pour voir Sombreval, et rudoya-t-il le portier du Séminaire : il n’obtint même pas qu’on remît la lettre à son adresse, et resta-t-il, comme il le dit au vicomte Éphrem, « à tempêter inutilement dans cette sacrée ville où les prêtres sont tout et à s’y manger tout cru… », il fut bien obligé d’attendre la fin de cette retraite, qui eut lieu à trois jours de là, c’est-à-dire le jour même où l’on enterrait Calixte à Néhou.

« Ce jour-là, — conta-t-il au vicomte Éphrem