Page:Barbey d’Aurevilly - Une histoire sans nom, 1882.djvu/129

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VII

Cependant, au milieu de ces férocités, il y eut un instant où cette mère outrée, mais non pas sans entrailles, s’arrêta dans le supplice qu’elle infligeait à sa fille. Sentit-elle que, même coupable, c’était vraiment trop ?… Fut-elle touchée de ce visage qui avait été délicieux, et qui n’était plus qu’une fleur broyée, ou bien fut-ce une ruse de cette âme acharnée pour surprendre le secret que cette fille, si faible et forte pour la première fois, avait l’incroyable énergie de garder caché dans son cœur ?… Elle se connaissait en amour. « Il faut qu’elle aime furieusement, — pensait-elle, — pour avoir cette force, elle si douce de nature et si peu faite pour résister ! »