Page:Barbey d’Aurevilly - Un prêtre marié, Lemerre, 1881, tome 1.djvu/157

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IX


S ombreval ne s’était pas trompé. L’histoire qu’il venait de raconter si brièvement n’avait pas troublé, à ce qu’il semblait, l’âme de Calixte. Il est vrai qu’il n’avait pas tout dit. Il n’avait pas parlé des deux autres choses que lui avait prédites l’obscure prophétesse du mont de Taillepied, et qui étaient arrivées l’une après l’autre avec la précision d’une horloge qui sonne à son heure.

Tout confiant qu’il était dans la piété de Calixte et les lumières de son esprit et de son cœur, il n’aurait pas voulu exposer cette imagination de jeune fille, malade par les nerfs, à l’histoire entière de la Malgaigne, telle qu’il la portait depuis si longtemps sur sa pensée… Il avait trop l’expérience de l’esprit humain